Résumé
La formation est au cœur de l’implantation des pratiques basées sur les données probantes. Les professionnels formés à l’utilisation ce des pratiques peuvent avoir un impact réel sur le parcours des personnes judiciarisées, et ainsi réduire la récidive dans une mesure importante (Bonta et Andrews, 2017; Hanson et al. 2009). Dans le domaine de la prise en charge de ces personnes, les erreurs ou les pratiques peu efficaces ont des coûts tant pour les personnes que pour la société. Il est donc nécessaire d’outiller les professionnels afin de favoriser au maximum les succès de la réinsertion sociale. Toutefois, la formation est généralement coûteuse, complexe et chronophage. Les professionnels qui souhaitent s’initier à de telles pratiques doivent le faire par le biais de formations offertes en présentiel, et dans lesquelles les apprentissages sont généralement orientés vers l’acquisition des connaissances théoriques, avec peu de place pour la mise en application des connaissances. En effet, les moyens de mettre en application ces nouvelles connaissances sont pour ainsi dire limités : on a généralement recours à des vignettes cliniques ou des entretiens filmés. Or, ces méthodes comportent de nombreuses limites : contenu télégraphié, enjeux de confidentialité, sans parler de l’absence de possibilité pour le professionnel de mener l’entretien et de commettre lui-même les erreurs les plus communes, et de faire des apprentissages en lui permettant de bonifier ses compétences.
Objectifs
- Explorer la pertinence d’un agent virtuel autonome (AVA) afin de compléter la formation des professionnels à l’évaluation du risque et des besoins;
- Présenter les solutions technologiques préconisées dans le développement d’un AVA;
- Présenter la méthode de développement des identités d’AVA;
- Présenter les premiers résultats sur les effets de l’AVA sur le sentiment d’autoefficacité des utilisateurs.
Conférencier.ière
Jean-Pierre Guay est professeur titulaire à l’École de criminologie de l’Université de Montréal, Directeur scientifique du Centre Forensia et chercheur au Centre International de Criminologie Comparée et à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel. Ses travaux de recherche portent l’évaluation du risque de récidive, la psychopathie et l’hétérogénéité des délinquants sexuels et violents. Il mène actuellement des travaux sur l’utilisation de l’intelligence artificielle en délinquance.
Ann-Pierre est candidate au doctorat en criminologie à l’Université de Montréal. Depuis 2018, Ann-Pierre est auxiliaire de recherche à l’INPL Philippe-Pinel et depuis 2020, elle est coordonnatrice de recherche au CICC. Ses intérêts de recherche portent sur les pratiques d’évaluation du risque et des besoins des auteurs d’infractions, la réponse des institutions de prise en charge des personnes vulnérables et sur les enjeux liés à la formation des professionnels œuvrant auprès de celles-ci. D’ailleurs son projet de thèse porte sur la contribution d’un agent virtuel autonome dans le cadre de la formation des professionnels responsables de l’évaluation du risque de récidive des mineurs auteurs d’infractions.