Forensia, le Centre de formation en santé mentale, justice et sécurité de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel (INPL Philippe-Pinel), organise son tout premier rassemblement des forces vives du Québec concernées par les enjeux de violence conjugale. Intitulé « Rebâtir la confiance : enjeux et défis en matière de violence conjugale », ce colloque aura lieu le 17 mars 2023 en présentiel à l’Hôtel Bonaventure de Montréal. Il sera également offert en mode virtuel en temps réel (webinaire).
Cette initiative s’inscrit dans la suite des travaux et des recommandations émises par le comité d’expert·e·s mandaté par le gouvernement du Québec afin de mieux accompagner les victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale. Le rapport « Rebâtir la confiance » qui en a découlé a identifié de nombreux enjeux, et a émis plusieurs pistes de solution, notamment le développement de services de qualité pour les victimes et les auteurs de violence, mais également de formations spécialisées pour les différent·e·s acteur·trice·s (ex. : intervenant·e·s, policier·ère·s, psychologues) ainsi que l’instauration d’un tribunal spécialisé en matière d’agressions sexuelles et de violence conjugale.
Le présent colloque est rendu possible grâce à la contribution de nombreux partenaires des milieux de la justice, de la recherche, de la sécurité publique et communautaire. Il s’adresse aux intervenant·e·s et professionnel·le·s – criminologues, travailleur·euse·s sociaux·ales, éducateur·rice·s spécialisé·e·s, médecins, infirmier·ère·s – oeuvrant auprès de personnes victimes ou d’auteurs de violence conjugale ou sexuelle, de même que les décideur·euse·s, chercheur·euse·s et étudiant·e·s et toutes les autres parties prenantes interpellées par la thématique.
Il permettra aux participant·e·s de prendre connaissance des principaux constats et recommandations du rapport « Rebâtir la confiance », ainsi que d’initiatives et de politiques dans les domaines de la justice, de la sécurité publique et de l’accompagnement des personnes, et des perspectives de recherche scientifique. Il se terminera par une table ronde sur les défis à relever impliquant les différent·e·s acteur·trice·s touché·e·s par la problématique.
Des présentations par affiche et des kiosques seront exposés sur place le jour-même du colloque (en présentiel uniquement). Un prix de 250 $ sera remis à la meilleure affiche.
Programme
7 h 30 – Accueil des participant·e·s
8 h 15 – Mot d’ouverture
Anne Crocker, Ph.D.
Professeure titulaire, Département de psychiatrie et d’addictologie et École de criminologie, Université de Montréal
Directrice, Recherche et enseignement universitaire, Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel
8 h 30 – Présentation #1
Rebâtir la confiance des victimes de violence conjugale
Élizabeth Corte
Ancienne juge en chef de la cour du Québec
Ancienne coprésidente du comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale
Julie Desrosiers, Ph.D.
Professeure titulaire, Faculté de droit, Université Laval
Ancienne coprésidente du comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale
9 h 10 – Présentation #2
Les effets du rapport Rebâtir la confiance sur l’approche policière en matière de violence conjugale à la Sûreté du Québec et au Service de police de la Ville de Montréal
Amélie Bois
Conseillère en prévention de la criminalité, Sûreté du Québec
Magali Tremblay
Coordonatrice, district EST, Sûreté du Québec
Anouk St-Onge
Commandante du module d’enquêtes spécialisées en violence conjugale et mandataire corporatif du dossier violence conjugales et intrafamiliale, Service de police de la Ville de Montréal
9 h 50 – Pause
10 h 05 – Présentation #3
Rebâtir la confiance : le tribunal spécialisé et l’intégration des services en matière de violence sexuelle et de violence conjugale
Claudine Simon
Coordonnatrice du volet Accompagnement du Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et conjugale, Direction de la performance et de l’intelligence d’affaires, Ministère de la Justice du Québec
Mireille Gagnon
Conseillère à l’intégration des services en violences sexuelle et conjugale, Direction des services sociaux généraux et des activités communautaires, Ministère de la santé et des services sociaux
Antoine Guilbeault-Verville
Conseiller, Direction de l’aide aux personnes victimes d’infractions criminelles, Ministère de la justice du Québec
10 h 50 – Présentation #4
La Commission québécoise des libérations conditionnelles : Ses obligations et ses activités pour les personnes victimes de violence conjugale
Chantal Bélanger
Directrice des opérations, Commission québécoise des libérations conditionnelles
Claire Morin
Agente de liaison – personnes victimes, Commission québécoise des libérations conditionnelles
11 h 05 – Présentation #5
Programme correctionnel intégré – Violence entre partenaires intimes (PCI-VPI)
Christine Tremblay
Directrice des programmes, Direction générale aux programmes, Services correctionnels du Québec
Claudia Lévesque
Conseillère à la direction des programmes, Services correctionnels du Québec
Catherine Drolet
Chargée de projet en technologies sécuritaires, Direction générale à la sécurité, Services correctionnels du Québec
11 h 45 – 13 h 00 – Dîner
13 h 00 – Présentation #6
Domestic Violence Risk Assessment and Risk Management*
Zoe Hilton
Professor of Psychiatry, Temerty Faculty of Medicine, University of Toronto
*Présentation en anglais offerte en traduction simultanée
14 h 00 – Présentation #7
Mieux détecter le contrôle coercitif opéré par l’auteur de violence: voie vers l’amélioration de la pratique judiciaire
Karine Barrette
Chargée de projet – Améliorer la pratique judiciaire pour accroître la sécurité des femmes victimes de violence conjugale, Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
14 h 40 – Présentation #8
Regard sur le chemin parcouru depuis le rapport Rebâtir la confiance
Sabrina Nadeau
Directrice générale, À cœur d’homme
Audrey Brassard, Ph.D.
Professeure titulaire, Département de psychologie, Université de Sherbrooke
15 h 20 – Pause
15 h 35 – Panel
Enjeux et défis en matière de violence conjugale
Élizabeth Corte
Ancienne juge en chef de la cour du Québec
Ancienne coprésidente du comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale
Julie Desrosiers, Ph.D.
Professeure titulaire, Faculté de droit, Université Laval
Ancienne coprésidente du comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale
16 h 35 – Mot de la fin
Anne Crocker, Ph.D.
Professeure titulaire, Département de psychiatrie et d’addictologie et École de criminologie, Université de Montréal
Directrice, Recherche et enseignement universitaire, Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel
Jean-Pierre Guay, Ph.D.
Professeur titulaire, École de criminologie, Université de Montréal
Chercheur, Centre International de Criminologie Comparée, Université de Montréal
Directeur scientifique, Centre Forensia et chercheur, Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel
17 h 00 – Fin de la journée
Résumé des présentations et biographies
Animateur
Jean-Pierre Guay
Jean-Pierre Guay est professeur titulaire à l’École de criminologie de l’Université de Montréal, directeur scientifique du Centre de formation Forensia de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel de Montréal et chercheur au Centre International de Criminologie Comparée. Il enseigne les questions d’évaluation du risque, la recherche évaluative et la statistique à l’École de criminologie de l’Université de Montréal. Ses travaux de recherche portent sur l’évaluation du risque et des facteurs de protection et il mène actuellement des travaux sur l’utilisation de l’intelligence artificielle visant la formation des professionnels.
Mot d’ouverture et mot de la fin
Anne Crocker
Anne Crocker est professeure titulaire au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal. Elle est directrice de la recherche et de l’enseignement universitaire à l’Institut national de psychiatrie légale (INPL) Philippe-Pinel et dirige la Chaire de recherche du Canada en Santé mentale, justice et sécurité (CRSH, Niveau 1, 2022-2029) à l’Université de Montréal de même que l’Observatoire en justice et santé mentale de l’INPL Philippe-Pinel. Elle a réalisé de nombreux travaux portant sur les facteurs psychosociaux associés aux comportements agressifs et criminels, les trajectoires de services et judiciaires, ainsi que l’impact des lois et des dispositions judiciaires sur l’accès aux services. Son expertise l’amène à agir comme consultante auprès de plusieurs acteurs et organisations dans les domaines concernés par ses travaux.
Présentation # 1
Rebâtir la confiance des victimes de violence conjugale
Dans cette conférence, les coprésidentes du comité d’experts qui a rendu le rapport Rebâtir la confiance présenteront les grands constats qui sous-tendent leurs recommandations, de même que les fils conducteurs qui les relient. Plusieurs de ces recommandations ont connu des suites. Après en avoir fait état, les coprésidentes discuteront des défis qui continuent de se poser dans l’accompagnement des victimes de violence conjugale.
Elizabeth Corte a pratiqué à la division criminelle de l’Aide juridique de 1973 à 2000. En 1981, elle rejoint l’équipe de direction de la division criminelle du bureau d’aide juridique de Montréal. Elle accède à la fonction de juge à la Cour du Québec en 2000. Elle occupe la charge de juge coordonnatrice adjointe de la région de Montréal de 2005, puis devient la juge en chef de la Cour du Québec et présidente du Conseil de la Magistrature du Québec en 2009 jusqu’en 2016. Depuis sa retraite de la magistrature en 2018, Elizabeth Corte est à nouveau membre du Barreau du Québec.
Elle a enseigné le droit pénal à I’École du Barreau de Montréal et la procédure et la preuve pénales à I’École de criminologie de l’Université de Montréal. Elle a été membre du conseil d’administration de la Société de criminologie du Québec, membre du conseil d’administration de l’Association des avocats de la défense de Montréal à compter de 1993, (présidente de 1996 à 1999) ainsi que membre fondatrice et vice-présidente de l’Association internationale des avocats de la défense (jusqu’en 2000).
Élizabeth Corte a présidé le Conseil canadien des juges en chef (2013-2016), a été membre du Comité national en matière de justice civile et familiale et de son comité directeur (2009-2016), a présidé le Réseau francophone des conseils de la magistrature judiciaire ainsi que le Forum québécois sur l’accès à la justice civile et familiale. Elle est membre fondatrice de chacune de ces organisations.
Elle a co-présidé le Comité d’experts sur l’accompagnement des personnes victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale qui a remis son rapport en décembre 2020 et préside actuellement le Groupe de travail indépendant sur la réforme de la structure tarifaire de l’Aide juridique.
Julie Desrosiers est professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval, où elle enseigne le droit pénal et le droit criminel. Titulaire d’un doctorat en droit de l’Université McGill (avec mention d’honneur), elle est membre régulière du Centre de recherches appliquées et interdisciplinaires sur les violence intimes, familiales et structurelles (RAIV). Elle a agi à titre de commissaire à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (2009-2015) et d’administratrice de la Ligue des droits et libertés – section Québec (2015-2019). Elle a coprésidé le comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale (2019-2020), qui a rendu le rapport Rebâtir la confiance. Elle est l’auteure de L’isolement et les mesures disciplinaires dans les centres de réadaptation pour jeunes (Wilson et Lafleur, 2005) et de L’agression sexuelle en droit canadien (Yvon Blais, 2009, 2e éd. 2017) pour lequel elle s’est vue décerner le prix du Concours juridique 2011 de la Fondation du Barreau du Québec, qui vise à récompenser le meilleur ouvrage de doctrine juridique paru au Québec en 2009-2010. Elle cosigne avec le professeur Hugues Parent le troisième tome du Traité de droit criminel, intitulé La peine (Thémis, 2012, 2e éd. 2016, 3e éd. 2020). Plusieurs articles scientifiques complètent ses publications.
Présentation # 2
Les effets du rapport Rebâtir la confiance sur l’approche policière en matière de violence conjugale à la Sûreté du Québec et au Service de police de la Ville de Montréal
À eux seuls, la Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) traitent entre 65 et 70 % de tous les dossiers soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) en matière de violence conjugale au Québec. Depuis 2021, la SQ et le SPVM disposent de ressources spécialisées en matière de violence conjugale et ont bonifié leurs services, notamment, lors du traitement d’un dossier ainsi que dans le soutien apporté aux victimes ainsi qu’aux policiers. Lors de la présentation, le sujet abordé sera celui des retombées du rapport Rebâtir la confiance sur les pratiques policières au sein des deux plus importants services de police au Québec. Plus spécifiquement quant : au processus d’une dénonciation policière; à l’offre service des deux équipes spécialisées; au changement d’approche policière. À ce qui précède s’ajoutera la présentation de certaines mesures, pour les situations considérées à haut risque de dangerosité.
Amélie Bois agit en tant que conseillère en prévention de la criminalité à la Sûreté du Québec, entre autres à titre de répondante en matière de violence entre partenaires intimes (VPI). Diplômée en sécurité et études policières, en victimologie et en criminologie, sa carrière professionnelle l’amènera à développer une expertise en violence conjugale, domaine dans lequel elle évolue depuis plus de 10 ans. D’abord comme intervenante en maison d’hébergement puis comme coordonnatrice des services pour l’organisme SOS violence conjugale où elle a développé la campagne de sensibilisation « … Et si je te disais que c’est de la violence? », devenue virale et utilisée encore aujourd’hui dans les écoles pour sensibiliser les jeunes à la violence dans les relations amoureuses. À la Sûreté du Québec, madame Bois prend part à divers comités provinciaux afin de bonifier la réponse policière aux situations de VPI et tient également un rôle-conseil auprès de l’équipe et de l’organisation.
Sergente Magali Tremblay a occupé les fonctions de patrouilleur et de chef d’équipe à la Sûreté du Québec de 2002 à 2022. Une carrière à la gendarmerie où elle s’est impliquée auprès de la communauté, mais plus particulièrement dans les dossiers de violence entre partenaires intimes (VPI). Depuis mars 2022, elle est coordonnatrice au sein de l’équipe de lutte à la violence entre partenaires intimes, attitrée plus particulièrement aux régions de la Capitale Nationale/Chaudière-Appalaches, Bas St-Laurent, Gaspésie et Îles de la Madeleine. L’équipe VPI de la Sûreté du Québec est entièrement dédiée à la violence conjugale et ses membres y tiennent un rôle de personnes-ressources auprès des policiers et des partenaires. La Sgte Tremblay participe à divers comités permettant d’améliorer les pratiques policières et est aussi impliquée de près, depuis le début du projet, au niveau du déploiement des bracelets antirapprochement.
Commandante Anouk St-Onge cumule 23 ans d’ancienneté au sein du SPVM. Elle a occupé diverses fonctions, et ce dans différents secteurs de la Ville. De 2007 à 2011, elle a été instructrice au Programme de formation initiale en patrouille gendarmerie (PFIPG) à l’École nationale de police du Québec. En 2012, elle a fait une mission internationale avec l’ONU en Côte d’Ivoire où elle occupait le poste de point focal sur le genre. À ce jour, officier de direction depuis 7 ans. Elle est mandataire du dossier de violence conjugale et intrafamiliale depuis 4 ans; et elle est la responsable du module d’enquêtes spécialisées en violence conjugale (VC), et ce, depuis sa création il y a plus d’un an.
Présentation # 3
Rebâtir la confiance : le tribunal spécialisé et l’intégration des services en matière de violence sexuelle et de violence conjugale
Cette présentation abordera les points suivants :
- Rebâtir la confiance : constats et recommandations à l’égard de la justice et de l’intégration des services pour les personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale
- Loi visant la création du tribunal spécialisé : cadre de référence
- L’accompagnement des personnes victimes et l’intégration des services, qu’il y ait judiciarisation ou non
- Clientèle visée (tribunal spécialisé et intégration des services)
- Le modèle d’intégration des services : standards nationaux
- Déploiement du tribunal spécialisé et des services intégrés en matière de violence sexuelle et de violence conjugale
- Les enjeux et les défis
Claudine Simon fait partie de l’équipe de coordination nationale du tribunal spécialisé du MJQ depuis octobre 2021. Elle est criminologue de formation. Elle a été intervenante et formatrice pendant plusieurs années au service Côté Cour, service spécialisé en violence conjugale et familiale en milieu judiciaire. Elle a travaillé en recherche Chaire de recherche sur l’Évaluation des actions publiques à l’égard des jeunes et des populations vulnérables (CREVAJ) auprès de jeunes placés en protection de la jeunesse, ainsi qu’à Juripop où elle a développé un modèle de services en violence conjugale avec la chambre de la famille (Cour supérieure).
Mireille Gagnon participe à la coordination gouvernementale de l’intégration des services liée au déploiement du tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale. Elle est diplômée en travail social et en psychologie. Depuis 2000, elle occupe des postes conseil au sein du gouvernement du Québec dans le domaine correctionnel, l’immigration et la condition féminine, notamment en matière de violence et d’exploitation sexuelle. Elle a aussi travaillé auprès des Premières Nations et des Inuit.
Antoine Guilbeault-Verville participe à la coordination gouvernementale de l’intégration des services liée à l’implantation du tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale. Il détient un baccalauréat en criminologie. Il a été intervenant auprès des personnes victimes d’infractions criminelles dans un Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC). Il a aussi travaillé à la DPJ ainsi qu’à la SAAQ, auprès des accidentés graves de la route.
Présentation # 4
La Commission québécoise des libérations conditionnelles : Ses obligations et ses activités pour les personnes victimes de violence conjugale
La Commission québécoise des libérations conditionnelles est investie d’importantes obligations envers les personnes victimes. La Loi sur le système correctionnel du Québec leur assure un rôle actif dans le processus relatif à la mise en liberté sous condition. Cependant, ces dispositions sont peu connues du public et de certains acteurs du système. Cette présentation vise à clarifier brièvement le rôle qu’occupe la Commission dans le système pénal, à faire un survol de sa mission et de sa compétence ainsi qu’à résumer ses obligations en ce qui a trait aux personnes victimes de même que la place qui leur est faite dans le processus, plus particulièrement celles victimes de violence conjugale. Finalement, un bref aperçu du partenariat établi avec le Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) sera présenté.
Madame Claire Morin occupe la fonction d’agente de liaison au sein de la Commission québécoise des libérations conditionnelles depuis plus de 20 ans. Par son parcours et l’expertise acquise, elle s’est établie comme point d’ancrage de la Commission pour les mandats reliés aux personnes victimes. Ses compétences, son empathie et son approche basée sur le respect font d’elle la personne toute désignée pour expliquer les réalités des interactions des personnes victimes avec la Commission et tout ce qui en découle. Son implication est un atout essentiel afin de favoriser la participation des personnes victimes dans le processus décisionnel.
Madame Chantal Bélanger est directrice des opérations à la Commission québécoise des libérations conditionnelles depuis octobre 2019. Auparavant, elle a œuvré 20 ans aux Services correctionnels du Québec. Elle a occupé diverses fonctions à titre de professionnelle en milieu ouvert et en milieu fermé, puis comme gestionnaire en établissement de détention.
Présentation # 5
Programme correctionnel intégré – Violence entre partenaires intimes (PCI-VPI)
Les Services correctionnels du Québec doivent constamment adapter leur approche ainsi que leurs interventions en fonction des particularités de la clientèle, aux risques et aux besoins. Ceci prévaut également en contexte de violence entre partenaires intimes (VPI), où des interventions plus adaptées contribuent à une prise en charge efficace et efficiente des auteurs et présumés auteurs de VPI, à assurer la sécurité de tous, mais également aux services correctionnels de s’acquitter de sa mission en lien avec la réinsertion sociale.
Au cours des dernières années, les initiatives se sont multipliées afin d’optimiser la prise en charge des auteurs et présumés auteurs de VPI. Dans l’optique de mieux protéger les victimes, d’outiller davantage les intervenants et d’évaluer adéquatement les risques et les besoins des auteurs et présumés auteurs de violence, une série d’actions a été mise en place. Ces dernières s’inscrivent dans divers plans d’action gouvernementaux. Au printemps 2022, les projets et actions s’articulant autour de la VPI ont fait l’objet d’un regroupement sous la forme d’un seul programme, permettant ainsi d’assurer une approche globale, cohérente et concertée. Le Programme correctionnel intégré – Violence entre partenaires intimes (PCI-VPI) contribue ainsi à une prise en charge dynamique, proactive et optimale des auteurs et présumés auteurs de VPI. Celui-ci intègre, entre autres, les projets suivants :
- Les bracelets antirapprochement;
- Le suivi dans la communauté des auteurs de violence conjugale;
- Le service d’évaluation des personnes accusées en matière de violence conjugale;
- Les évaluations correctionnelles auprès des personnes condamnées en matière de violence conjugale;
- La collaboration à des projets externes en matière de VPI;
- Le financement de programmes spécialisés en VPI;
- La recherche et les mesures d’évaluation des sous-projets.
Madame Tremblay détient des diplômes universitaires en service social, toxicomanie et délinquance sexuelle. Elle a entrepris sa carrière professionnelle dans le réseau communautaire des maisons de transition et travaille depuis plus de 20 ans au sous ministériat des Services correctionnels. Elle a débuté comme agente de probation en milieu ouvert et a travaillé près de 10 ans à l’Établissement de détention de Québec, notamment dans le dossier de la prévention du suicide. Elle a par la suite occupé différents postes au bureau du directeur général du réseau correctionnel de l’Est-du-Québec et a été directrice intérimaire à la Direction des services professionnels correctionnels de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Depuis 2015, elle est directrice des programmes à la Direction générale aux programmes, au conseil et à l’administration. Sa direction s’occupe notamment de l’évaluation et des programmes destinés aux personnes contrevenantes, dont ceux en matière de violence conjugale.
Madame Lévesque est criminologue d’abord spécialisée en matière de délinquance sexuelle auprès des adolescents, puis des adultes et enfin en matière de violence conjugale. Elle a œuvré comme agente de probation durant quelques années. Elle est maintenant conseillère à la direction centrale et responsable provinciale des dossiers de délinquance sexuelle, de violence conjugale, des victimes, du Point de chute provincial pour l’information aux personnes victimes et des dossiers à haut risque.
Madame Drolet est titulaire d’un baccalauréat en criminologie de l’Université de Montréal, elle a débuté sa carrière comme agente de probation en communauté au sein du sous ministériat des services correctionnels (SMSC) il y a bientôt 10 ans. Depuis, elle s’est notamment impliquée en soutien aux activités professionnelles de l’Établissement de détention Maison Tanguay, elle a œuvré comme agente de relations communautaires auprès de diverses ressources et occupé les fonctions de chef d’équipe intérimaire. En 2021, elle joint les rangs de la Direction générale à la sécurité au sein du SMSC comme chargée de projet dans les dossiers touchant spécifiquement la violence entre partenaires intimes. Elle coordonne actuellement l’ensemble des activités de développement et d’implantation relatives à la mesure du bracelet antirapprochement à l’échelle provinciale.
Présentation # 6
Domestic Violence Risk Assessment and Risk Management
Cette présentation offrira un aperçu des approches ainsi que des recherches sur l’évaluation du risque de violence conjugale, en portant une attention particulière sur l’évaluation du risque actuariel empirique et l’Ontario Domestic Assault Risk Assessment (ODARA). Elle démontrera l’efficacité de l’évaluation et de gestion du risque de violence conjugale reposant sur les principes de risque-besoins-réceptivité, y compris en matière de traitement des besoins criminogènes.
Dre N. Zoe Hilton est professeure de psychologie à la faculté de médecine Temerty de l’Université de Toronto, chercheure sénior au Waypoint Centre for Mental Health Care et membre Fellow de la Société canadienne de psychologie. Ses recherches portent sur les personnes judiciarisées et psychiatrisées ainsi que celles qui leur dispensent des soins et des services. Elle a réalisé des travaux marquants dans les domaines de la violence conjugale, de l’évaluation du risque, de la communication du risque ainsi que de la santé physique et psychologique des patients et professionnels en psychiatrie légale. Elle était à la tête de l’équipe qui a développé l’Ontario Domestic Assault Risk Assessment (ODARA) et est l’autrice du livre « Domestic Violence Risk Assessment, 2nd edition » publiée par l’American Psychological Association en 2021.
Présentation # 7
Mieux détecter le contrôle coercitif opéré par l’auteur de violence: voie vers l’amélioration de la pratique judiciaire
À l’automne 2021, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale lancé le projet Améliorer la pratique judiciaire pour accroître la sécurité des femmes victimes de violence conjugale. Ce projet vise à sensibiliser et à former les intervenant·e·s judiciaires au concept de contrôle coercitif ainsi qu’à son dépistage et à sa documentation, afin qu’il·elle·s reconnaissent l’ensemble des manifestations de la violence conjugale et développent des pratiques plus appropriées pour améliorer la sécurité et la liberté des victimes. Cette présentation sera notamment l’occasion de souligner la mobilisation exceptionnelle des acteur·trice·s du milieu judiciaire dans le cadre du projet, mais également de partager les ressources développées dans la dernière année, dont la revue de littérature et la boîte à outils. Elle abordera plus en détails la détection des schémas de comportement des auteurs de violence.
Motivée par un désir de contribuer à la justice sociale, Karine Barrette est engagée depuis près de 20 ans dans sa communauté, plus particulièrement à la défense des droits sociaux des personnes marginalisées. Membre du Barreau du Québec depuis 2005, Karine a également œuvré en développement de formation continue au sein de cet ordre professionnel. Ses diverses implications l’amènent à cerner les enjeux de collectivités et à mobiliser des partenaires afin d’amorcer des changements réels. C’est avec cet objectif qu’elle intervient à titre de chargée de projet pour l’amélioration de la pratique judiciaire au sein du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Ce rôle lui a notamment permis de sensibiliser dans la dernière année plus d’un millier d’acteur·trice·s socio-judiciaires, policier·ière·s, procureur·e·s, avocat·e·s, agent·e·s des services correctionnels, juges administratifs, notamment comme formatrice pour les intervenant.e.s du Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale.
Présentation # 8
Regard sur le chemin parcouru depuis le rapport Rebâtir la confiance
Résumé à venir
Diplômée en droit de l’Université Laval en 1994, membre du Barreau du Québec de 1995 à 2000, spécialisée en droit criminel et pénal comme substitut du procureur général et comme avocate de la défense, Sabrina Nadeau a traité plusieurs dossiers de violence conjugale et/ou sexuelle. De 2001 à 2020, elle a travaillé en communication graphique auprès de plusieurs clients du réseau de la santé, d’organismes communautaires ou de centres de recherches universitaires comme le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF) et le Centre de recherche Jeunes, familles et réponses sociales (JEFAR). Elle est intervenante en violence conjugale auprès des auteurs au Groupe d’Aide aux Personnes Impulsives (GAPI) depuis plus de 3 ans et directrice générale du Réseau d’aide aux hommes pour une société sans violence (ACDH) depuis plus de 2 ans.
Détentrice d’une maitrise et d’un doctorat en psychologie clinique de l’UQTR, Audrey Brassard est psychologue et professeure titulaire au Département de psychologie de l’Université de Sherbrooke. Elle possède une expertise clinique et scientifique dans le domaine de la psychologie du couple et mène depuis 2006 des travaux de recherche sur l’adaptation conjugale et la violence conjugale. Elle dirige le vaste partenariat de recherche Centre de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les agressions sexuelles (CRIPCAS) – à cœur d’homme visant à mieux connaître la diversité de profils d’auteurs de violence chez les personnes en recherche d’aide et à comprendre leur évolution dans les services.
Contact
Informations sur l’inscription : [email protected]
Illustration
Étienne O’Leary
SOLDAT, 1999-03-23
Gouache sur papier
51 X 47 cm
© Collection Les Impatients