Résumé
La dernière enquête québécoise portant sur les violences sexuelles vécues par les femmes victimes de violence conjugale remonte à plus de 35 ans. Pourtant, il est reconnu que les violences sexuelles subies en contexte de relations intimes entraînent de nombreuses conséquences pour les femmes qui en sont victimes et nécessitent des interventions spécifiques. La présente étude vise à documenter la prévalence des expériences de coercition et de violence sexuelle vécues par les femmes en contexte conjugal, ainsi que leurs conséquences perçues sur leur bien-être relationnel et sexuel. Des questionnaires ont été administrés à plus de 225 femmes, dont 125 qui fréquentent ou ont fréquenté des services d’hébergement dans 15 régions administratives au Québec. Des analyses descriptives permettront de mettre en lumière la prévalence des expériences de victimisation sexuelle des femmes, tandis que des analyses de régression multiple serviront à illustrer les impacts associés aux violences sexuelles en contexte conjugal. Les connaissances générées contribueront au développement d’interventions préventives, éducatives et cliniques mieux adaptées aux besoins et aux réalités des femmes survivantes de violence sexuelle.
Objectifs
- Documenter la prévalence des expériences de violence sexuelle vécues par les femmes en contexte de relations intimes;
- Répertorier les conséquences de violence sexuelle vécues par les femmes en contexte de relations intimes sur le bien-être relationnel et sexuel des survivantes;
- Documenter la manière dont les survivantes perçoivent le mandat des maisons d’aide et d’hébergement en matière de violence sexuelle.
Conférencières
Louise Lafortune est coordonnatrice des dossiers liés à l’intervention et la problématique au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale depuis novembre 2014. Elle travaille depuis plus de trente ans dans les milieux communautaires, dans les secteurs de la défense collective des droits, de l’organisation communautaire et des organisations féministes. Elle détient une formation universitaire en administration des affaires et a occupé des postes de gestion, de coordination, de formation et possède une vaste expérience en éducation des adultes, notamment en éducation populaire autonome. Militante engagée, elle s’est impliquée dans des projets coopératifs et éducatifs et dans de nombreuses luttes féministes et sociales.
Mylène Fernet est professeure titulaire au Département de sexologie de l’UQAM. Elle est détentrice d’un doctorat en santé publique et d’une maîtrise en sexologie. Elle est titulaire du laboratoire d’études sur la violence et la sexualité (FCI). Elle est membre de l’Équipe Violence Sexuelle et Santé (ÉVISSA) et du Collectif de recherches et d’actions pour la Sécurité, l’Autonomie et la Santé des femmes (SAS-Femmes). Chercheuse régulière au Centre de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les agressions sexuelles (CRIPCAS), ses champs d’expertise sont liés aux violences vécues en contexte de relations intimes chez les adolescentes et les femmes. Elle a, entre autres, participé au développement et à l’évaluation d’interventions en prévention de la violence et en promotion de la santé sexuelle misant sur des approches participatives. Elle a participé à l’élaboration de nombreux outils de sensibilisation et à des campagnes de sensibilisation grand public visant notamment les violences sexuelles et cyberviolences en contexte de relations intimes.