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Résumé

La mondialisation et la numérisation ont engendré des mutations rapides dans la société, contribuant à une hausse des inégalités sociales et des tensions communautaires et identitaires, en particulier chez les jeunes. Les institutions éducatives ne sont pas épargnées par ce contexte de polarisation sociale, qui s’exprime principalement par des manifestations de misogynie, d’homophobie/transphobie, de xénophobie, de racisme et d’intolérance religieuse. Dans ce contexte, les médias sociaux sont devenus un outil privilégié pour la diffusion de la haine, la propagande et la victimisation. En outre, Internet est devenu un facilitateur pour l’adhésion à des idées violentes extrêmes et le recrutement radical, en particulier chez les jeunes. La polarisation actuelle offre un terreau propice au développement d’idéologies et d’actions radicales visant à promouvoir ou à bloquer le changement social et/ou politique. Il est important de noter que certains processus de radicalisation, mais pas tous, peuvent conduire à des attitudes positives à l’égard de la violence et des comportements violents. S’il est important de permettre aux idées radicales d’émerger et de se développer, en particulier chez les jeunes, car elles sont à la base de la transformation sociale, il est tout aussi important de comprendre les processus de polarisation et de radicalisation afin de prévenir une dérive violente, tant au niveau individuel que systémique.

 

À partir des données de recherche collectées dans les dernières années dans trois provinces canadiennes, cette présentation vise à identifier de possibles facteurs de risque et de protection associés au soutien à la radicalisation violente et non violente chez les jeunes. Les résultats préliminaires d’une recherche longitudinale menée auprès des élèves de six écoles secondaires du Québec seront aussi présentés. Plus précisément, dans un cadre socioécologique, ces recherches ont étudié comment l’adversité sociale, la détresse psychologique ainsi que de multiples expériences positives et négatives à l’école et en ligne sont associées au soutien à la radicalisation violente et non violente chez les adolescent.es et les jeunes adultes.

 

Les résultats confirment l’importance d’adopter une approche socioécologique à la fois pour la recherche et l’intervention ciblant la radicalisation violente et non violente chez les jeunes. Bien qu’il soit important d’apporter davantage de soutien en matière de santé mentale au niveau individuel, toute intervention individuelle doit être associée à des actions au niveau collectif qui s’attaquent aux injustices de notre société et aux inégalités systémiques qui contribuent aux expériences négatives, à l’isolement et au sentiment de déprivation et d’injustice des jeunes. Il est important de soutenir l’intérêt des jeunes pour les questions sociopolitiques et radicales, de renforcer leur agentivité et de leur donner les moyens d’agir d’une manière démocratique et non violente dans le cadre d’une approche de justice sociale. Il est fondamental de continuer à travailler pour parvenir à des écoles et des sociétés plus sécuritaires, plus inclusives, justes et démocratiques, perçues comme telles par les jeunes eux-mêmes.

Objectifs

  • Situer le phénomène de la radicalisation (violente et non violente) dans un cadre socio-écologique et développemental.
  • Analyser plusieurs facteurs de risque et de protection associés au soutien à la radicalisation violente chez les jeunes.
  • Identifier des pistes de prévention et d’intervention auprès des jeunes pour prévenir les risques de violence.

Conférencière

Diana Miconi, Ph. D.

Diana Miconi, Ph. D.

Professeure adjointe, Département de psychopédagogie et d’andragogie, Faculté des sciences de l’éducation, Université de Montréal.

Diana Miconi, Ph. D., est psychologue et professeure adjointe au Département de psychopédagogie et d’andragogie de l’Université de Montréal, ainsi que chercheuse membre de l’Équipe Recherche et Action sur les Polarisations Sociales (RAPS). Elle est titulaire d’un doctorat en psychologie du développement de l’Université de Padoue, en Italie. Ses recherches se situent à l’intersection de la psychologie du développement, de la psychologie clinique et de la psychiatrie transculturelle, et ont en commun l’adoption d’une approche axée sur la résilience et le développement positif des jeunes. Ses projets actuels conjuguent recherche et intervention et s’intéressent aux facteurs de vulnérabilité et de résilience associés à la polarisation sociale et à la radicalisation violente chez les jeunes, en se concentrant plus particulièrement sur les contextes en ligne et les milieux scolaires.