Lutter contre les violences conjugales avec et pour les femmes du quartier de Parc-Extension de Montréal

La communication vise à présenter un projet de recherche-action visant à lutter contre les violences conjugales dans le quartier Parc-Extension de Montréal. Ancré dans une approche avec et pour, ce projet a été réalisé, en partenariat, avec des organismes œuvrant sur le terrain auprès des femmes du quartier. Le projet est donc le fruit d’une collaboration intime entre l’IRIPII, Afrique au Féminin, le Centre Génération Emploi et la Table de quartier de Parc-Extension. Ce projet a aussi été mené dans une approche interdisciplinaire par les chercheur.ses Kaisa Vuoristo (Sc. Politique), An Comtois (psychologie) et Danic Ostiguy (sc. administrative) qui s’ajoutent aux conférencières Monica Schlobach (anthropologie) et Claire Alvarez (sociologie). La pertinence de ce projet découle d’une recherche-action précédente qui s’intéressait aux programmes Femmes-Relais et Parents-Planificateurs présents dans les quartiers Centre-Sud, Saint-Michel et Parc-Extension. Lors d’entrevues réalisées avec des participantes issues du quartier Parc-Extension, plusieurs ont confié vivre de la violence conjugale sans parfois la nommer ainsi. Le présent projet est alors né du besoin de rendre les services, spécialisés en matière de violence conjugale, accessibles aux femmes du quartier. Précisément, la présente communication mettra de l’avant la pertinence d’une approche avec et par notamment en discutant de la concertation locale qui a été mise sur pied dans le cadre de ce projet. Puis, elle soulignera les points forts, défis et enjeux de mener une recherche-action en matière de violence conjugale. Finalement, elle présentera les outils qui ont été développés afin de mitiger les injustices épistémiques et de rendre ainsi accessibles les services spécialisés en violence conjugale aux femmes du quartier Parc-Extension qui sont majoritairement issues de l’immigration. Sur ce point, un guide a été développé afin d’outiller les intervenantes des organismes communautaires qui pourraient recevoir des confidences d’usagères en matière de violences conjugales et également en reconnaitre les symptômes lorsque celle-ci n’est pas nommée de manière claire. Un outil d’auto-évaluation de sa situation conjugale a également été développé pour les femmes du quartier. Celui-ci aide à mettre des mots sur des réalités qu’elles vivent ainsi qu’à reconnaitre des conduites et comportements qui s’inscrivent dans des dynamiques de violences conjugales.